Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga, appellation d’origine protégée, est un animateur culturel, poète, romancier, nouvelliste, essayiste, journaliste et critique littéraire congolais, en plus d’être le biographe officiel de feu Papa Wemba d’heureuse mémoire, ainsi que du poète-philosophe François Médard Mayengo. Quoi qu’il se soit intéressé très jeune à la littérature, c’est à la fin de ses humanités commerciales et administratives à l’Institut Saint-Raphaël de Kinshasa-Limete en 1976 qu’il va affermir son art d’écrire. Gradué en sciences financière et commerciale de l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa-Gombe en 1982, il va achever un cursus de licence en Animation Culturelle et et Développement à l’Institut National des Arts de Kinshasa, à la veille de la cinquantaine.
Après avoir offert ses services ici et là, entre le cycle secondaire et supérieur, il entame sa véritable carrière professionnelle à 24 ans, comme cadre chez ZaireTexaco à Kinshasa, à Ilebo et à Kananga, dans l’ex province du Kasaï en RDC, puis chez Zaïre Shell, à Kinshasa, Bukavu et Goma.
Après les entreprises susmentionnées, notre très cher Jean-Paul va faire un passage éclair comme chef comptable chez ACHAMAK, une grande entreprise de négoce indo-pakistanaise, qui a malheureusement mis la clé sous le paillasson au lendemain de tristes pillages de 1991-1992, qu’avait connus la ville de Kinshasa. S’étant brusquement retrouvé gros Jean comme devant au chômage, il se mit alors à Bourlinguer à travers son vaste et beau pays, la RDC, et surtout à écrire avec une nouvelle frénésie, jusqu’à la publication de sa nouvelle titrée « Une vie en noir & blanc », parue à Kinshasa en 1995, (en pleine turbulence de la période de la conférence nationale), qui révélera son talent littéraire au grand public.

En 2001, il entre de plain-pied dans le journalisme, via la production et la présentation d’un magazine littéraire intitulé « Forum de la littérature », chez REVEIL FM ». Après une formation in situ, complétée par celle de la RFI, de la VOA, ainsi que d’une agence médiatique sud-africaine, il va se retrouver dans le desk politique et électoral de cette première chaîne radiophonique libre, associative et communautaire. Accrédité à la Commission Électorale Indépendante, il va de ce fait couvrir de bout en bout le processus électoral de 2006, celui ayant auguré la renaissance démocratique en Rd Congo. Ainsi sera-t-il nommé Directeur d’antenne de la « Radio qui vous écoute ». Après plusieurs collaborations avec les journaux locaux et internationaux, Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga va devenir le Directeur de publication de Tolérance plus magazine. Actuellement, il est le directeur de rewriting et stratégies, et rédacteur en chef de Regard d’Afrique de Paris, et aussi, voire surtout, le Directeur de Rédaction de Média Actualité, un tabloïd numérique, qui vient de faire son entrée sur des chapeaux de roues dans l’espace médiatique congolais.
En 2018, ce « jeune écrivain sexagénaire » avait remporté à haute main le premier prix section poésie de Makomi, le Prix de l’Union Européenne pour la littérature congolaise. si on peut ouvrir et fermer les parenthèses, on va ici signaler que c’était la poétesse Yolande Élebe Ma Ekonzo, l’actuelle ministre congolaise de la Culture, Art et Patrimoine, qui avait été la présidente du jury qui avait fait du « poète de la régénérescence » le 1er lauréat du tout premier concours poétique du Grand Prix Makomi, sans oublier le célèbre poéticien Yekima Bel’art, qui avait également fait partie du même jury. Ce dernier va alors publier son premier recueil de poèmes, titré « Mon Afrique qui tangue », présenté le 15 décembre 2019, à quelques trois mois du confinement, au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa.

Compté actuellement parmi les critiques littéraires congolais avérés, Jean-Paul B. ILOPI Bokanga se trouve être, d’après Richard Ali, l’ambassadeur de la littérature congolaise, un relecteur de très bonne facture, doublé d’une grande capacité de coaching. Ainsi avait-il été coopté comme membre du Jury de Makomi 2022, pour la section poésie et théâtre, et sur la même lancée, il figure, dans son édition 2024, parmi un des lecteurs du Grand Prix Émilie Faignond, fer de lance de la plateforme littéraire Bookutani, créée par la diaspora congolaise installée en Europe et en Amérique, en vue de booster la littérature congolaise. Dans un futur que tout le monde espère proche, son Roman « Dans le Labeur, la Fortune », qui se trouve être donc sa troisième publication littéraire, écrite à l’aube du 3e millénaire, sera amené aux fonts baptismaux.

Voilà ! Vous savez maintenant un peu de tout, un peu de rien, sur celui que le professeur Abbé Emmanuel Eyenga Liongo Ndjoli, le recteur émérite de l’Institut Facultaire de Développement, appelle affectueusement le « Grand Manitou de la littérature congolaise », qui a eu à bénéficier déjà en 1978, à l’âge de 20 ans, de la publication d’un long article sur son premier roman titré « Plaisirs Amers », inédit jusqu’à ce jour, dans les colonnes du très spécial journal Salongo SS, réservé à l’époque presque exclusivement aux activités du Maréchal Mobutu, le Roi du Zaïre. Cependant, celui-ci s’est vraiment manifesté comme poète en 2018, à l’âge de 60 ans, avec l’obtention du prix Makomi.

Ce tâcheron de l’écriture, comme l’appelle son mentor et alter ego François Médard Mayengo, a dans sa gibecière plus d’une vingtaine d’écrits non encore publiés, dont certains datent de plus d’une quarantaine d’années. D’après lui, le livre, c’est comme du bon vin, plus il perdure dans la fermentation, plus il devient formidable. Et sa devise ? elle est simple comme le trophée lui remis par Makomi : Ad Augusta per Angusta, ce qui veut tout simplement dire : Vers les sommets par des chemins étroits. Comme l’a dit Thomas Edison, le génie, c’est 1% d’inspiration, et 99 % de transpiration. Mais Jean-Paul ILOPI Bokanga pense plutôt à 10 % de talent, et 90 % de sueur. Qui dit mieux ?
Gael Kabuya