Après la première et la deuxième édition du Grand Prix littéraire Emilie-Flore Faignond, remportées respectivement par Soraya ODIA et Elvis Ntambwa, le collectif Bookutani a organisé avec maestria la troisième édition de cette prestigieuse récompense littéraire, qui a généralement lieu chaque deux ans.

Si à Bruxelles, cette manif a eu lieu le 6 octobre 2024 dans la Salle des mariages de l’hôtel de ville de la commune de St Gilles, cette soirée de remise de prix à Kinshasa s’est déroulée au même moment au « Restaurant Jecolia », à Kinshasa- Gombe.

Sans grande surprise, le premier prix de cette troisième édition a été concédé à Marc Kanyinda, pour son recueil de nouvelles titré « l’implacable Kinshasa », pour la simple raison que cet ouvrage avait précédemment déjà reçu le Prix Makomi. En tout cas, les 12 nouvelles écrites par ce virtuose de l’écriture, dont notamment « Article 15 », « Cette parcelle n’est pas à vendre », « Les moustiques et punaises de Kin », « Les retrouvailles », « Stade suprême de la jalousie », « Tracasserie policière et tant d’autres, qui décrivent le quotidien de la vie kinoise, avaient vraiment séduit le « Comité de Lecture », lequel comité avait en son sein quelques figures de proue du monde litteraire congolais de Kinshasa et de la diaspora congolaise, ou autres amoureux des belles-lettres, comme Sylvie Tshibasu Zamundu, Betty Mweya T’olande, Elodie Ngalaka, Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga, Antoine E. Mulenda, Martine Bourgeois, Fabienne Zutterman, Monika, Ntambua Il, ou encore Doro.
En guise de récompense, l’auteur de l’ouvrage primé avait reçu un certificat, un chèque et un trophée de la main de Mme Emilie–Flore Faignond, la marraine du prix, venue spécialement de la Belgique à Kinshasa pour ce grand évènement. Selon cette dernière, se retrouver en RDC était l’une de ses ferventes prières que le Seigneur Tout Puissant a exhaussée. Cette grande littératrice avait dit avoir trouvé, grâce à son arrivée dans la capitale congolaise, une opportunité en or pour encourager les jeunes écrivains dans leurs efforts de créativité littéraire, afin qu’ils ne puissent pas lâcher prise.
Dans un autre registre, l’attribution du titre d’ambassadeur littéraire à Christian Gombo Tomokwabini, pour sa promotion de la littérature congolaise et son soutien aux écrivains de son pays, a suscité beaucoup d’enthousiasme. Avec le deuxième prix remis à son livre titré le « Carnet de Christian Gombo », publié sous son pseudonyme de Sheva, il a été reconnu à ce jeune écrivain et éditeur une manière particulière de la manipulation de la langue de Molière. Quant au prix coup de cœur, il a été attribué ex aequo à deux néophytes : Joyeux Ngoma, avec son recueil de nouvelles « Le silence de l’âme », et Com Cum, grâce à son palpitant roman « Usalama ».
En remettant ces prix aux jeunes littérateurs congolais, le collectif Bookutani poursuit plusieurs objectifs, à savoir :
– mettre la lumière sur la littérature congolaise,
– favoriser sa transmission et son évolution,
– et la faire mieux connaitre, non seulement à sa diaspora belge, mais également à toutes les générations de lecteurs à travers l’Afrique et le monde.
Ainsi, par ses différentes prestations, le collectif littéraire Bookutani ambitionne de faire connaitre les auteurs congolais d’abord aux congolais eux-mêmes et ensuite aux autres peuples. Faire comprendre aux compatriotes de Patrice Emery Lumumba, ou d’Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, qu’en dépit de leurs divergences et opinions politiques, religieuses ou autres, l’union fait la force, est une de grandes batailles de Bookutani.
A en croire Mme Sylvie Tshibassu Zamundu, la responsable Bookutani/RDC, les soirées ou activités Bookutani sont une occasion de découvrir « le livre congolais, écrit par les congolais ». Book comme livre, kutani comme rencontre, ce collectif littéraire est un grand carrefour du livre, de plus en plus incontournable dans l’espace littéraire congolais.
Dans nos prochaines livraisons, nous mettrons à la disposition du public une recension de chacun de huit livres nominés, pour lui donner un aperçu général de leur substrat. Par ailleurs, nous apprenons des responsables de la plateforme littéraire Bookutani que les démarches seront faites auprès des autorités congolaises pour donner une plus nette visibilité à ces prestations littéraires des jeunes. En attendant, rendez-vous est pris dans deux ans, pour la quatrième édition !
✍ Belinda Idiakamba